Exposée au Musée du Louvre, la Victoire de Samothrace est une statue de marbre mesurant 5,57 mètres de hauteur, au total. Le monument représente une femme ailée, qui n’est autre que la déesse messagère de la Victoire. Elle est posée sur une base en forme de proue de navire et un socle bas. Son histoire attise les curiosités du monde artistique depuis des siècles.
La Victoire : une œuvre détaillée
La statue de la Victoire est faite en marbre blanc de Paros, et mesure à elle seule 2,75 mètres. Son socle est haut de 36 centimètres tandis que la base en forme de proue mesure 2,01 mètres. Ces deux éléments sont taillés dans du marbre gris à veines blanches qui provient de l’île de Rhodes, et plus précisément des carrières de Lartos. La blancheur de la statue vient directement s’opposer à la teinte plus foncée de sa base. Le contraste est saisissant.
La Victoire est vêtue d’une robe très fine en tissu, que l’on nomme « un chitôn ». Elle descend jusqu’à ses pieds, et une ceinture (invisible sur l’œuvre) remontre l’étoffe. Le rendu du vêtement est très fluide, et offre à la Victoire une importante virtuosité. Des nervures de tissu courent sur les hanches et les cuisses de la déesse. Cet effet s’oppose directement à celui des plis creusés et épais de la draperie de l’himation (ou manteau), qui vient cacher une partie de la robe.
La vue de trois quarts gauche offre la meilleure étude des lignes de composition de la statue. Une d’entre elles est verticale, et court de sa jambe droite jusqu’en haut du buste. La seconde est oblique. Elle longe la jambe gauche et remonte jusqu’au buste. Le corps de la déesse est inscrit dans une forme triangle-rectangle qui soutient ses formes, l’énergie du mouvement ainsi que l’accumulation des draperies.
La dynamique de la composition est influencée par le fait que l’aile gauche est légèrement inclinée par rapport à la ligne horizontale. Le fait que son épaule et son sein droits soient soulevés montre que le bras droit était ainsi porté en l’air. La tête et les bras de la statue sont toujours manquants.
Que sait-on de cette statue ?
La statue de la Victoire de Samothrace est une œuvre phare du Louvre. Elle est tout autant admirée que peuvent l’être la Joconde ou la Vénus de Milo. Mais beaucoup de mystère l’entoure. Les spécialistes se sont déjà réunis pour faire le point de ce que l’on sait à son sujet. Cette sculpture est un chef-d’œuvre hellénistique qui date du IIe siècle avant Jésus Christ. Elle avait perdu de sa beauté en ayant passé plus de 130 ans en haut de l’escalier Daru. La statue a donc récemment été restaurée.
Les statues sont le plus souvent érigées sur les lieux publics pour rendre hommage aux dieux, aux morts et aux victoires. Cette statue a été commandée pour célébrer la victoire des Rhodiens sur la Macédoine. Bataille qui coïncide avec la période de réalisation de la statue. Cette hypothèse est la plus défendue par les experts du milieu. Ici, la Victoire n’est pas signée malgré la beauté et la prestance de la réalisation. Un fragment de signature se trouve sur la base en forme de proue. Les historiens y ont trouvé une piste, mais ils restent dubitatifs. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un sculpteur célèbre de Rhodes. Enfin, la Victoire ne comprend ni bras ni tête. Son aile droite a été recomposée, puisqu’elle manquait en grande partie. Elle trône en haut de l’escalier du Louvre et accueille les visiteurs comme elle le faisait à Samothrace, à l’époque de sa création.
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